Ici, chaque portrait artistique est une empreinte, une trace silencieuse de l’âme capturée. Je peins des visages uniques comme on cueille des fragments de vie — délicatement, avec cette tension entre l’ombre et la lumière.
Au début, il y a eu le travail de la peinture à l’huile. Des portraits déconstruits, morcelés, comme une quête de vérité dans un monde d’apparences. J’ai longtemps cherché à comprendre l’image de soi et le regard de l’autre à travers des visages composés de fragments d’identités. Des morceaux d’untel et d’un autre, associés pour créer une harmonie improbable, un équilibre entre perfection et imperfection. Les yeux ont toujours été le cœur de mes œuvres — ce lieu fragile où se nichent les émotions, le miroir de nos contradictions.
Aujourd’hui la chicorée est ma mémoire liquide. Elle infuse la toile de ses nuances terreuses, comme un écho au temps qui passe. Elle se mêle aux dorures, à la matière arrachée, pour révéler ce qui se cache sous la surface : une fissure, une fragilité, une vérité. Ce processus est une mise à nu : les masques tombent, le visage se libère, dans toute sa beauté imparfaite.
Chaque coup de pinceau est une rencontre. Des regards se croisent, des silences s’installent. J’explore le réel pour en extraire l’intime, ce qui tremble et ce qui résiste. La déchirure devient un langage, une ouverture vers l’autre.
Mon travail est un dialogue avec le temps, un murmure entre le passé et le présent. Ici, le portrait n’est pas seulement une image — c’est une révélation.
Bienvenue dans cet espace où le visible et l’invisible se frôlent.